Chapitre 7 : Délicieuses brochettes et dégustation énergique.
— Veux-tu du vin ? demanda Brasidas.
— Ah ce n’est pas de refus, répondit Kassandra en s’essuyant le visage.
— Ils sont fous, ils sont tous les deux fous, répétaient Alcibiade en boule dans un coin de la pièce.
Ni Kassandra, ni Brasidas ne lui prêtèrent attention, ils étaient assis à table proche l’un de l’autre, si proche que Kassandra en levant le bras pouvait facilement toucher le visage de Brasidas.
— Tu es exceptionnelle tu sais ? dit Brasidas en coupant un morceau de viande dans son assiette. Ces choses que tu as faites avec ton corps, c’est… incroyable.
— Je te retourne le compliment, répondit Kassandra fière. Je crois que ta sauvagerie au corps à corps provoque chez moi une réaction qui n’est pas tout à fait naturelle.
— Fous, ils sont tous fous, continuait Alcibiade dans un coin.
— Ne te dénigre pas, toi comme moi sommes formés sur le même moule, ce que tu as fait avec tes jambes… m’a laissé pantois, répondit Brasidas en souriant tendrement.
— Mes jambes ? Je n’ai jamais connu une personne capable de faire ce que tu as fait avec tes mains… avec tes doigts.
— NON MAIS VOUS ÊTES SÉRIEUX ? s’exclama finalement Alcibiade en se relevant d’un coup, à l’odeur on sentait qu’il avait eu un problème de fuite. Vous êtes en train de roucouler ! ROUCOULER AU MILIEU D’UN CHAMP DE BATAILLE ! MAIS VOUS ÊTES MALADES !
En se reculant légèrement du cocon que formaient Brasidas et Kassandra on pouvait en effet voir une scène pour le moins sanglante dans la villa. Une quinzaine de corps jonchaient le sol çà et là tandis que des rivières de sang se rejoignaient dans un bassin au centre de la pièce.
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Plus tôt
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Au moment où Alcibiade finissait sa phrase la porte de la villa fut enfoncée et une quinzaine de silhouettes masquées entrèrent en se précipitant. Brasidas et Kasandra réagirent alors en même temps, lui poussa l’athénien dans un coin de la pièce et elle envoya son verre en direction de la tête du premier de ses adversaires. Tir réussi, il tomba en arrière. Brasidas se jeta droit sur un membre du Culte et d’un coup direct, profitant de son étonnement, lui offrit l’entrée de la soirée à savoir : salade de phalanges à la Spartiate. En trois coups de poing l’homme perdit donc l’usage de sa mâchoire d’un œil et de son odorat. (Note de l’auteur QUEL HOMME).
Profitant d’avoir… dissuadé un de ses ennemis, Brasidas lança le glaive que celui-ci tenait à la main à Kassandra et se rua sur un autre adversaire en hurlant. Kassandra reprit le glaive au vol et en profita pour trancher la main de l’ennemi le plus proche, celui-ci hurla de douleur, et, profitant qu’il avait la bouche ouverte, Kassandra trouva intéressant d’y plonger son arme. Récupérant elle aussi une deuxième arme elle fut tenté de rendre la politesse à Brasidas mais quand elle vit celui-ci, elle décida de s’en équiper.
Brasidas hurlant sur ses adversaires provoqua au mieux un léger sentiment de doute, au pire une terreur sans nom. Par diverses prises et coups, il cassa le bras d’un adversaire puis enfonça son poing dans la gorge d’un autre. Il attrapa ensuite la tête d’un troisième par les oreilles lui assénant une série de coups de tête sur le visage tout en continuant de hurler. La situation se stabilisa finalement après l’échec de l’action de choc du Culte.
Deux petits groupes s’étaient finalement formés autour de chacun de nos héros, et, si Kassandra et Brasidas affichaient une farouche détermination voir un léger sentiment d’euphorie à l’idée d’un petit massacre, leurs adversaires eux semblaient moins sûrs d’eux, voir hésitant à continuer le combat contre ces deux tarés de Spartiates. Brasidas ramassa agilement une lance qu’un de ces idiots avait laissée tomber par terre, il la fit tournoyer autour de lui puis se mit en position d’attaque, ce qui fit reculer d’un bon mètre ses adversaires. Kassandra fit teinter les deux glaives et afficha un sourire mauvais à l’attention de la troupe l’entourant. Un léger tressaillement les parcourut tous.
— Brasidas ? demanda-t-elle joyeusement.
— Oui ma belle, répondit-il sur le même ton.
— Un petit défi te tente-t-il ?
— Je suis toujours partant pour montrer que je suis le meilleur. Je t’écoute dis-moi tout.
— Celui qui termine en premier son groupe a gagné, annonça Kassandra d’une voix enfantine.
— Oh ma toute belle, dit-il d’une voix qui remua les tripes de Kassandra. C’est le genre d’épreuve que j’adore ! Et j’ajouterais que, si le repas est froid à la fin, le perdant a un gage.
— J’ai une idée pour le gage, le perdant passe deux semaines à servir Alcibiade, ricana Kassandra.
Brasidas eu un frisson, puis raffermit sa prise sur la lance.
— Bon si tu veux la jouer sportive, jouons la sportive !
Il prit son élan et envoya d’un geste puissant et maîtrisé sa lance qui empala un sbire. Celui-ci fut propulsé contre le mur (note de l’auteur : on en fait plus des comme lui).
— Tu prends du retard Mysthios, ricana Brasidas.
Kassandra voyant ceci se jeta alors sur ses adversaires dans un hurlement de rage.
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Alors qu’ils étaient attablés et écoutaient les jérémiades d’Alcibiade, Kassandra releva la tête d’un coup.
— Au fait ? Qui a perdu ? demanda-t-elle.
Brasidas se tendit d’un coup. Même si le duel avait été serré, il avait pris du retard en n’utilisant que ses poings, et il lui semblait que Kassandra avait étêté son dernier adversaire quand lui ne faisait encore que l’attendrir…
— Je pense que nous pouvons nous accorder sur un match nul, répondit Brasidas peu sûr de lui.
Il sentit soudain le souffle d’une respiration dans sa nuque puis entendit la voix suave d’Alcibiade à son oreille.
— Oh mon cher capitaine, je peux t’assurer que malgré mon incapacité j’ai bien vu que tes poings musclés avaient finis bons derniers.
Brasidas eut un frisson en voyant l’air goguenard de Kassandra qui secoua la tête avec amusement.
— J’ai plein de tenues qui t’iront à merveilles mon beau capitaine, murmura Alcibiade avant de poser ses lèvres sur sa joue.