AC Odyssey – La journée de la jupe ou l’histoire du capitaine mystérieux. (Chap.04)

Chapitre 4 : Subtilité machiavélique et Violente Douceur.

Kassandra était prête ! Elle était allée voir ses amies de Corinthe pour « s’armer » pour la soirée qu’elle avait prévue pour Brasidas. Sans verser dans l’excès, elle avait décidé de laisser de côté la guerrière et de mettre en avant la princesse (ce qu’elle détestait grandement). Elle fut donc lavée, parfumée et coiffée. Rien ne fut laissé au hasard, on lui fournit une tunique richement brodée lui laissant les épaules nues. 

— Tu comprends il va d’abord embrasser l’épaule après la gorge et ensuite la bouche, c’est la technique que les hommes pensent infaillible, mais ils ont jamais compris qu’on portait nos tenues afin de les y inviter, lui avait dit Anthousa. 

On ajusta la tunique pour mettre en valeur les formes de Kassandra. Elle était légèrement transparente au niveau des jambes (qui avaient été apprêtées « pour la cause »). Elle avait laissé les brassards de combat pour de magnifiques bracelets en or et avait également saisi l’occasion de mettre des colliers qu’elle avait récupérés, lors d’un raid, à une riche citoyenne Athénienne. Pour l’occasion on lui avait permis de séjourner dans une villa située sur les hauteurs de Corinthe et donnant sur le port.

En contemplant son reflet Kassandra se dit que si jamais elle avait eu la chance de courtiser une femme aussi bien apprêtée que celle qu’elle voyait face à elle, elle n’aurait pas hésité un seul instant.

— Bon ma fille, tu es prête, dit-elle en s’adressant à son reflet. Tu t’y es pris comme pour une bataille : d’abord le lieu, il est parfait. S’il arrive à décrocher son regard de moi, il aura la plus belle vue de Corinthe. Ensuite le ravitaillement, la nourriture a été préparée à partir des meilleurs produits de la ville par des cuisiniers experts, s’il est foutu de manger sans baver il va déguster… un dîner excellent. Et les armes, les filles d’Aphrodite t’ont préparée, et ce sont des expertes pour faire perdre la tête à un homme. Maintenant il ne s’agit plus que de l’art de la séduction… Et pour ce coup là, t’es toute seule, rappelle-toi de ta première bataille, tu garde la tête froide, tu fais en sorte de garder le contrôle et tu utilises ton arsenal avec intelligence.

Kassandra ricana et se servit un verre de vin, Brasidas ne tardera plus. Elle s’accouda au muret de la terrasse et s’abandonna dans la contemplation du paysage. Le soleil se couchait et Nyx succédait à Apollon tranquillement. Elle entendit le personnel de la maison allumer les diverses lampes à huile de la maison, plongeant ainsi l’ambiance dans une teinte rougeoyante. Un serviteur vint la tirer de sa contemplation.

— Madame, Brasidas de Sparte est arrivé. 

— Bien, faites-le entrer, je vais le recevoir. 

Le serviteur s’inclina et disparut. Kassandra entendit les pas de sa cible et décida d’entrer dans la pièce principale. Elle prit soin de mesurer ses pas et de faire tinter ses bracelets au fur et à mesure qu’elle avançait. Brasidas devait la percevoir avant de la voir ! Elle entra enfin de la pièce et apparut aux yeux du spartiate. Ce qui suivit ne fut pas prévu dans son plan… pas totalement. Ils se figèrent tous les deux. Kassandra n’avait pas prévu un léger détail : que Brasidas soit également capable de changer de tenue. Bon déjà il n’était pas torse nu ce qui évitait à Kassandra le mauvais réflexe de baver, cependant il avait revêtu une tunique qui semblait plus adaptée à la présence d’un roi, où d’une cours que d’un simple dîner.

Sa tunique était finement tissée et richement décorée. Délaissant lui aussi le champ de bataille, on l’avait parfumé et lavé avec soin et il avait même retaillé sa barbe avec une certaine élégance. Ses bras nus gardaient toujours des brassards mais ceux-ci n’étaient plus adaptés à la guerre mais à la vie civile, diverses formes géométriques dorées avaient été gravées dans le cuir le rendant précieux. Kassandra reprit rapidement ses esprits et pu apprécier la pétrification de l’homme. Il se secoua finalement et en baissant la tête elle perçut un ricanement général.

— Je pensais te surprendre en m’apprêtant ainsi. Mais tu ne m’as laissé aucune chance, marmonna-t-il.

—  Je ne vois pas de quoi tu parles, fit-elle innocemment. Je me suis dit qu’une armure pour un dîner n’était pas pratique. Et j’avais ces vieilles frusques que je n’avais pas portées depuis des années.

— Je ne connais pas une femme qui ce soir ne jalouserai pas ta beauté, lui dit-il.

« ÇA C’EST MA FILLE, BIEN JOUÉ MA GRANDE TU L’AS FERRÉ » pensa Kassandra en espérant ne pas trop rougir face au compliment.

— Et toi capitaine, ne penses-tu pas que certains hommes t’envient ? Tu as beau me flatter, tu n’as rien à envier à quiconque. Viens avec moi je veux te montrer quelque chose de magnifique, continua Kassandra.

— Je l’ai déjà vu… marmonna Brasidas.

— Tu disais ? fit distraitement Kassandra. 

— Rien… Enfin… Je te suis ! se rattrapa-t-il.

Le guidant sur la terrasse, elle lui servit un verre de vin aux épices, ils s’abandonnèrent une nouvelle fois dans la vue de Corinthe maintenant dans la nuit. Du coin de l’œil, elle vit que Brasidas semblait avoir du mal à se concentrer sur la vue du port et pas sur elle.

Elle décida d’utiliser une technique que lui avait apprise Anthousa. « Si jamais vous êtes dehors alors qu’il fait frais ou presque, fait semblant de frissonner. Un mâle pas trop bancal avec un bon instinct va se jeter sur toi pour te réchauffer. » Kassandra se dit que jusqu’à maintenant les conseils extérieurs étaient tous plutôt bons. Elle décida donc de mimer un léger tremblement, ce qui ne fut pas difficile tant elle était nerveuse en sa présence. Il sembla hésiter et finalement vint se coller à elle et passa ses bras sur les siens. Il approcha ses lèvres à son oreille et lui murmura.

— As-tu réellement froid Misthios ou es-tu nerveuse ? 

Elle tendit le cou et alla murmurer à son oreille également. 

— Peut-être que j’attendais que tu me prennes dans tes bras, lui répondit-elle amusée.

Il posa alors ses lèvres sur son épaule, puis embrassa sa gorge et enfin l’embrassa tendrement. Kassandra répondit avec bonheur à ce baiser puis se défit de ses bras agilement. Devant son incompréhension, elle lui adressa un sourire mutin.

— J’ai faim, pas toi ? 

Elle le laissa ainsi pantois et disparut dans un rire cristallin à l’intérieur de la villa. La bataille commençait.

Avec la participation de

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