AC Odyssey – La journée de la jupe ou l’histoire du capitaine mystérieux. (Chap.03)

Chapitre 3 : Tutoriel de séduction et Philosophie guerrière.

—  J’EN AI MARRE, ragea Kassandra en tapant du pied sur le bateau. 

Barnabas son fidèle second leva les yeux au ciel en souriant puis s’approcha d’elle.

—  Que se passe-t-il Kassandra ? dit-il en faisant un geste discret aux membres d’équipage curieux qui s’étaient retournés intrigués par la perte de sang froid de leur capitaine.

Depuis sa déconvenue quelques semaines plus tôt l’état de Kassandra était devenu de plus en plus en maussade, et, quand l’équipage avait commencé à faire des paris (plutôt justes) sur la raison de changement de tempérament et des chances du capitaines de je cite : « faire une exploration approfondie de la culture spartiate. » Kassandra avait jeté un indélicat à la mer et avait hésité à le repêcher… Depuis, Barnabas s’assurait que les rumeurs de l’équipage soient filtrées avant d’arriver jusqu’aux oreilles de Kassandra. Et prenait une commission sur les paris. 

— Je suis une redoutable guerrière, mon nom est craint par tous mes ennemis, je dirige un équipage d’élite sur un navire légendaire… 

— Quand tu ne nous envoie pas dans le mur parce que tu n’es pas occupé à la manœuvre… 

— Tu veux finir par dessus bord ? Enfin bref je suis quelqu’un qu’on respecte également, l’amie des plus grands philosophes de notre temps… ET JE SUIS INCAPABLE DE NE PAS BAGAYER DEVANT… LUI !

— C’est sûr que c’est un sujet qui mérite que tu passes tes nerfs sur nous, ton équipage dévoué et bienveillant, plutôt que de t’intéresser au sort du Culte, de ta mère ou de ton taré de frère, répondit ironiquement Barnabas.

— Tu es au courant que la seule raison pour laquelle tu n’es pas au fond de la mer Egée à nourrir ces saloperies de requins c’est parce que j’ai un minimum de respect pour toi ? grinça Kassandra.

— Et qu’éventuellement tu navigues sur mon vaisseau, répondit Barnabas avec légèreté.

— Bon tu as décidé de me rendre folle aujourd’hui ou tu te décide de m’aider ? 

— Qu’est ce que tu veux que je te dise ? Tout le monde sait que tu as la séduction d’un éléphant de guerre perse, ça fonctionne sur les demoiselles du port, mais face à une autre forte tête tu vas devoir changer d’angle d’approche.

—  C’est-à-dire ? Je le menace ? 

— Capitaine, je commence à penser à changer de camp avec ce genre de réflexion.

— Mais qu’est-ce que tu veux que je fasse ? La demoiselle en détresse ? La pauvre petite princesse émue qui a besoin du beau capitaine pour la protéger ? interrogea Kassandra.

— C’est un départ, répondit Barnabas très sérieusement.

— C’est bon j’en ai marre je passe chez les perses, bougonna Kassandra.

Barnabas éclata de rire.

— Et sinon ça a donné quoi le raid de la dernière fois ?

— Rien de spécial, ils attendaient un commando d’une petite quinzaine de soldats, on est arrivé à deux cent. Ils ont essayé de se planquer dans des cavernes, mais avec tellement peu de gardes que c’était à peine une bataille.

— Et du coup ? demanda Barnabas.

— Oh ! On les a tous tués, on a empilé les cadavres sur un bûcher et on a pillé leur or.

— En effet, rien de bien folichon. 

— Tout juste de quoi payer la solde de nos équipages respectifs, ainsi que les libations nécessaires à toute effusion de sang, confirma Kassandra.

— Je vois, pas de prime pour les soldats mais une gueule de bois le lendemain.

— Tu comprends pourquoi tout le monde me respecte maintenant ?

— C’est sûr qu’entre ton habileté à tuer et ta capacité divine à vider les amphores on hésite entre Arès ou Dyonisos pour ton ascendance divine, ricana Barnabas.

— Je pense que finalement ma généalogie doit provenir d’une soirée particulièrement alcoolisée entre plusieurs dieux il y a bien longtemps et qu’au cours de la même soirée… non je vais m’arrêter là, suggéra Kassandra.

— C’est mieux en effet, et d’ailleurs en parlant d’Arès, comment était notre cher capitaine Brasidas ? demanda curieusement Barnabas.

Le regard de Kassandra devint rêveur alors qu’elle s’accoudait à son promontoire.

— Hmmmm… si tu l’avais vu. Il était à l’avant de ses hommes, à mes côtés. Nous nous battions comme des lions avec une synergie parfaite, il tuait à tour de bras, ses muscles étaient luisants de sueurs et de sang, ses bras étaient si… fort, ses mouvements… tout était sauvage chez lui…

— Je suis sûr que tes rêves doivent être… colorés, ricana Barnabas.

— Attention terrain glissant. Je peux encore te remplacer par mon aigle comme capitaine en second, menaça Kassandra.

Barnabas éclata de rire encore une fois, rapidement suivit par Kassandra. Malgré tous les doutes qu’elle avait dans la stratégie de Barnabas, elle avait un début de plan. Brasidas ne savait pas où il allait tomber.

Avec la participation de

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