AC Odyssey – La journée de la jupe ou l’histoire du capitaine mystérieux. (Chap.09)

Chapitre 9 : Honte suprême et heureux sacrilège.

— Donc expliques-moi déjà ce qu’il s’est passé ?  demanda Barnabas en se retenant de rire.

Kassandra lui jeta un regard mauvais.

— Je n’ai pas de compte à te rendre, tout ce que tu dois savoir c’est que ni Brasidas, ni Alcibiade, ni moi sommes désormais les bienvenus à Corinthe, et c’est tout.

— Capitaine, tu sais que je te respecte, que je reconnais que tu as plus de valeurs que tous les hommes et toutes les femmes que j’ai pu rencontrer durant ma longue existence, mais tu ne peux pas me dire que la dernière grande Cité nous a fermé ses portes. Je te rappelle que depuis la mort de Périclès nous n’avons plus un seul allié à Athènes et que tout le monde là-bas veut nous faire la peau… 

— À raison, l’interrompit Kassandra. On coule tous leurs bateaux qu’on croise.

— À raison en effet, acquiesça Barnabas. Sparte veut te faire la peau tout ça pour un vague complexe d’Electre…  

— RÉPÈTES ÇA POUR VOIR ! Hurla Kassandra

— Je plaisante capitaine, je plaisante… un peu… Bon donc Sparte nous hait pour tes problèmes familiaux. Athènes pour la guerre… alors par les dieux POURQUOI CORINTHE VEUT NOUS TUER ?

— À cause de la paire d’idiots qui m’accompagne, répondit Kassandra entre ses dents et tournant la tête vers Brasidas et Alcibiade qui vidaient leurs tripes par-dessus bord à l’arrière du navire. 

— Raconte-moi capitaine, demandai Barnabas.

— Bon, il faut que tu comprennes qu’Alcibiade a une mauvaise influence sur tous ceux qui l’entourent, on devait juste fêter la fin d’un pari stupide, mais forcément on a un peu trop bu… 

— C’est une chose qui devient assez récurrente quand ta vie tourne autour de ces hommes, indiqua Barnabas en souriant.

— Aucun commentaire je te prierais, donc je disais on a commencé à boire et forcément Alcibiade en quête de bonnes idées a lancé quelques défis avec des conséquences… 

— Connaissant le personnage, le risque était grand je suppose ?

— Très !  intervient Brasidas qui arborait un visage malade.

— Te voilà toi ? ricana Kassandra.

Brasidas l’ignora tout en se tenant à tout ce qu’il pouvait, tant sa démarche était hésitante.

— Le premier défi, commença-t-il, c’était un bras de fer, Kassandra et moi nous nous sommes affrontés, car cette charmante demoiselle a annoncé mettre en doute mes capacités physiques. Le perdant devait alors vider 4 verres de vin.

— Aïe, commenta Barnabas. Comment s’y est-elle prise pour te battre ?

— Insinuerais-tu que je sois obligée de tricher pour le battre ? demanda Kassandra.

— oui ! répondirent les deux hommes en même temps.

— Je n’ai pas physiquement triché ! se défendit Kassandra.

Brasidas lui jeta un regard torve.

— En effet, en revanche, m’annoncer que tu préfères les ébats où tu chevauches ou me décrire avec profusion la plupart des tes expériences avec des hommes, des femmes ou les deux en même temps, tu appelles ça comment ?

— Je pensais que ça pourrait t’intéresser, répondit innocemment Kassandra.

— Tu lui as donc raconté tes vacances sur l’île de Lesbos ? demanda Barnabas curieux.

— Nan je te rassure, il n’était pas prêt pour ça, répondit Kassandra en éclatant de son rire si… masculin.

Brasidas gémit, sa gueule de bois ne supportait pas le rire de bûcheron de celle qui hantait ses nuits.

— Quant à moi, commença Alcibiade, je pense être celui qui à le plus souffert de cette folle aventure. Et pourtant d’une certaine façon j’en ai pris le plus de plaisir.

Les deux spartiates éclatèrent de rire

— Cet idiot a parié qu’il pouvait séduire et profiter du corps d’une hétaïre sans être obligé de payer, expliqua Brasidas à un Barnabas interloqué.

— Mais… mais c’est impossible ! s’exclama le second.

— On voit bien que tu ne le connais pas, répondit Kassandra hilare.

— Vous avouerez quand même que ma tentative n’a pas manqué de… panache, annonça fièrement Alcibiade.

— C’est sûr que tituber face à la cheffe de ces femmes lui débiter des vers hésitants et finalement se mettre nue face à elle, c’était héroïque, commenta Kassandra ironiquement.

— Elle a tellement aimé qu’elle a conviées ses amies et qu’ensemble elles lui ont offert un massage à plusieurs… à coup de poing et de pieds sur toutes les parties de son anatomie… Kassandra et moi avons dû leur offrir une bourse pleine d’or afin qu’elles renoncent finalement à lui couper les siennes… de bourses, continua Brasidas.

— Joli, commenta Barnabas en sifflant.

— Ensuite on a fait un tour du côté de l’Acrocorinthe et on a écrit nos politesses habituelles sur les murs, enchaîna Kassandra.

— Laisse-moi deviner, « Tous les Athéniens sont des lâches » ? devina Barnabas.

— Non Brasidas a trouvé mieux : « Les Athéniens sont des fils de Perses » dit Alcibiade.

Barnabas éclata de rire.

— Mais c’est ensuite que Misthios est entrée dans la légende, continua-t-il en riant. On a escaladé les murs d’une caserne et j’ai défié Brasidas à un concours de… distance, Kassandra a indiqué qu’elle arriverait sans peine à nous battre.

— Un concours de distance ? demanda Barnabas en se tournant vers Kassandra.

Celle-ci détourna la tête rouge de honte, Brasidas éclata de rire.

— Hé bien… on avait beaucoup bu… on avait donc besoin de se soulager…

— Non ? compris Barnabas.

— Et si, on a fait un concours de celui qui « tirerait » le plus loin. Et Kassandra a imposé sa participation.

— Mais… non… et elle a ?

— Elle nous a battu à plate couture ! lui répondit Alcibiade. Je n’ai jamais vu ça, le capitaine de la garde qui s’est fait asperger non plus d’ailleurs. 

— Mais ce n’est pas tout, continua Brasidas. Elle s’est tournée vers la cité et a hurlé à plein poumons « JE SUIS MISTHIOS LA LÉGENDE DES CHAMPS DE BATAILLE, ET JE PISSE PLUS LOIN QU’HÉRACLÈS LUI-MÊME » 

— Une fois redescendus du mur, deux gardes ont essayé de nous arrêter, continua Kassandra honteuse.

—Essayé ?

— Brasidas les a… dissuadé, d’un revers de la main, commenta Alcibiade.

— Et j’ai trouvé intéressant de marquer sur leurs torses et leur dos « Avec tout notre amour de la part des adorateurs de Dionysos » dit Kassandra.

— Ensuite on a… eh bien on a décidé de rendre hommages aux jeux olympiques. Brasidas a parié que même avec tout l’alcool ingéré, il pouvait me battre à la course, continua Alcibiade.

— Tu espérais vraiment pouvoir le battre ? demanda Barnabas en se tournant vers l’Athénien. Même ivre, il reste dans une forme physique que tu n’auras jamais.

— Il tenait à peine debout ! se défendit Alcibiade.

— Et il a perdu, confirma Brasidas. Son gage a donc été de se faire passer pour Daphné la compagne du dieu Apollon, et dire aux prêtres de son temple que Zeus l’avait transformée en homme.

Barnabas ferma les yeux et secoua la tête incrédule.

— On l’a sauvé d’une mort certaine en assommant les prêtres avec Kassandra, cependant elle n’a pas trouvé utile de me rendre ma tunique et j’ai dû me battre dans mon plus simple appareil, dit Brasidas en faisant un clin d’œil à Kassandra qui lui rendit un sourire gourmand.

— Pour finir, ou presque, termina Kassandra, on a récupéré l’adresse d’un des membres du Culte et on l’a envoyé voir Charon.

— Tout en étant ivres, commenta Brasidas. Alcibiade a participé en taguant avec le sang de notre victime « Deimos est un impuissant » Une fois fait on est tombé dans le coma dans la villa, je suppose que nous nous sommes auto-tagué le corps à ce moment-là.

— Et dire que l’ambiance commençait à devenir chaude, dit tristement Alcibiade.

— Donc, pour une nuit à boire comme des trous, vous vous êtes mis la 3e plus grande cité de toute la Grèce à dos ? Je dis ça pour faire simple répondit Barnabas.

— C’est ça… en effet, répondit Kassandra

— Tu ne t’es pas dit que tu devrais lever le pied sur ta consommation d’alcool ? Tes dernières aventures ne tournent qu’autour de ça et de Brasidas… Autant le capitaine a plutôt un bon effet sur toi, autant l’alcool a tendance à te motiver pour provoquer des catastrophes, lui dit son second.

— Je sais, je sais… j’ai pensé, je pourrais peut-être faire quelques tâches d’intérêt général pour calmer le jeu avec eux, non ?

— C’est une idée, mais ça ne sera pas simple. Tu es responsable de l’humiliation d’un capitaine de la garde et d’hérésie, ils vont exiger énormément de ta part.

— Oui je sais… commença Kassandra 

— CAPITAINE ! DEUX FLOTTES NOUS ENCERCLENT, DEVANT CE SONT DES ATHENIENS ET DERRIÈRE CE SONT DES CORINTHIENS, hurla la vigie du navire.

Kassandra soupira, c’était désormais officiel l’alcool et elle : c’était fini !

Avec la participation de

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