AC Odyssey – La journée de la jupe ou l’histoire du capitaine mystérieux. (Epilogue part.1)

EPILOGUE partie 1 : Feu & Rage.

Leur troupe se tenait face à celle du culte. 

Était-ce un signe? La petite armée du culte était composée de bien plus d’hommes que celle que Kassandra avait pu réunir malgré tous ses efforts.

Elle raffermit sa poigne sur la hampe de sa lance. Elle ne devait pas faiblir, elle avait été forte toute sa vie, aujourd’hui elle devrait l’être encore plus. Kassandra serait impitoyable, tous ses combats l’avaient menée ici, à cet instant.

Elle se tourna vers ceux qui l’avait suivit

— Mes frères ! Mes sœurs ! nous nous battons ici, ce jour pour mettre fin à la tyrannie et à l’obscurantisme ! Nous sommes tous des défenseurs de la liberté et c’est en hommes et en femmes libres que nous avons fait le choix de nous tenir sur ce champ de bataille pour enfin abattre le culte de Kosmos ! Je sais que vous pourriez être pris par le doute face à leur nombre, vous pourriez hésiter à combattre face à ce qui s’annonce comme une mort certaine, je vous comprends, je sais ce que vous ressentez. Mais je sais que vous ressentez également de la colère au fond de vous face à la cruauté de leurs actes, de la colère face à la corruption qu’ils font régner, de la colère face aux assassinats, de la colère face à toutes ces ténèbres qui enserrent la Grèce. Sur cette colline, ici même, à Platée, nos aïeux ont mis fin aux prétentions de Xerxès sur notre terre ! Ici même nous mettrons fin aux rêves de domination de cet ordre de fanatiques ! MES FRÈRES ! MES SOEURS ! TENONS ICI LA LIGNE COÛTE QUE COÛTE ! OFFRONS AU MONDE UNE RENAISSANCE DANS LA LUMIÈRE, OFFRONS À NOS ENFANTS LE MONDE DONT NOUS NOUS RÊVONS TOUS ! SI VOUS ÊTES AVEC MOI ALORS RUGISSONS ENSEMBLE AFIN QUE L’HISTOIRE SE SOUVIENNENT DU JOUR OÙ UNE NOUVELLE ÈRE EST NÉE !

La harangue de Kassandra porta ses fruits et un hurlement féroce parcourut la plaine. Inconsciemment ceux qui leur faisaient face resserrèrent les rangs.

Une silhouette bien connue sortit enfin des rangs et fit face à sa sœur. De là où elle se trouvait, Kassandra pouvait quand même voir le sourire malfaisant de son frère.

— Peu importe ce qui se passera je dois mettre fin une bonne fois pour toute au culte, pensa-t-elle.

Elle sentit alors la caresse d’une main sur son bras, tourna la tête et sourit tendrement à l’homme qu’elle aimait. Évidemment, Brasidas l’avait suivi. Elle n’avait pas essayé de l’en dissuader et il n’avait pas eu besoin d’argumenter.

Il se tenait à ses côtés comme il en avait fait le serment. 

Alors que l’écho du hurlement se taisait enfin. Deimos d’un signe de main, donna la charge. Les hommes qui le suivaient ne firent pas la moindre preuve de sagesse martiale, ils chargèrent en désordre profitant du choc qu’ils provoqueraient pour anéantir la ligne des volontaires recrutés par Kassandra.

Celle-ci sourit, du petit sourire satisfait de celle qui voit les choses se dérouler comme elle le souhaite. Elle tendit le bras, et, répondant à son signal, des flèches embrasèrent alors le ciel avant d’enflammer le sol.

Caché non loin de là, Barnabas commandait un groupe d’archers qui incendia la plaine. Ils décochèrent le plus vite possible et avec la plus grande précision qui leur a été donnée, volée de flèches sur volée de flèches.

Rapidement le feu devint incontrôlable, les hommes de Deimos tombèrent par dizaines 

— FORMEZ LE MUR, hurla Kassandra.

Aussitôt ses troupes se regroupèrent et formèrent un mur de boucliers hérissé de lances. A travers un interstice, Kassandra voyait Deimos et ses troupes avancer rapidement. Ils étaient sur eux. 

Le choc.

Kassandra ressentit alors toute la fureur du culte dans son bouclier, elle sentit vibrer son bouclier et avec lui tout le mur. Pas un des volontaires ne recula, pas un des volontaires ne brisa la ligne. 

— ÊTES VOUS AVEC MOI ? hurla-t-elle. À nouveau un hurlement sauvage lui répondit.

— N’EN LAISSEZ AUCUN REPARTIR, cria-t-elle et elle chargea. 

Elle brisa le mur puis planta sa lance dans la gorge de l’homme se trouvant en face d’elle, d’un coup de bouclier elle renversa un second, elle n’eut pas besoin de le voir pour savoir que Brasidas le tuait, il était son ombre, elle pouvait avancer.

Hurlant tout ce qu’elle pouvait, elle mania son arme à la perfection, elle sentit à travers ses mouvements la présence de Léonidas. Après plusieurs générations ce que sa famille avait commencé, elle le finissait enfin.

Bientôt sa lance resta bloquée dans la gorge d’un idiot qu’elle laissa agonisant. Tirant son glaive, elle se jeta dans la masse hurlante et désordonnée de la bataille.

La chaleur était insupportable, la violence des combats lui faisait perdre la tête. Se battait-elle depuis un heure ? Le soleil s’était-il couché ?

L’horizon était obscursit par les flèches qui volaient, les lances qu’on jettait les flammes qui dévoraient la plaine et la fumée noirâtre. Elle peinait à reprendre son souffle tellement l’air était chargé par la cendre et le sang. La terre sous ses pieds ressemblait à du charbon. Des rivières de sang coulaient sous ses sandales. 

Reculant légèrement elle chercha par-dessus son épaule son capitaine. Son cœur se figea quand elle ne le vit pas. Elle regarda à gauche et à droite encore et encore et ne le trouva pas. Rapidement la panique la prit, où était-il ? Elle du se reconcentrer sur l’instant présent en esquivant un homme qui tentait de la transpercer de sa lance, alors qu’elle le tuait d’un coup de glaive dans la gorge elle cria son nom.

— BRASIDAS !

Elle cria de nouveau son nom en plantant son arme dans le cœur d’un autre.

— BRASIDAS !

Bloquant de son bouclier un troisième, elle cria encore.

 — BRASIDAS !

Soudain, une lance empala son adversaire et le cloua au sol. Kassandra se retourna et vit Brasidas accourir vers elle.

— Je suis là mon aimée, lui dit-il alors à son oreille pour couvrir le vacarme de la bataille.

— J’ai cru… commença-t-elle.

— Mysthios, je t’aime mais concentre toi sur l’instant présent, nous avons une tâche à accomplir. Je ne compte pas te laisser seule dans ce monde rassures-toi.

— Un monde dans lequel tu n’es pas… C’est un monde dans lequel je ne pourrais vivre, lui dit-elle.

Alors que les flammes dévoraient tout autour d’eux, il l’embrassa passionnément. 

— Ne meurs pas non plus mon Amazone, il reste encore une cave ou deux que nous n’avons pas vidées avec l’autre fou d’athénien, lui dit-il moqueur.

Ils reprirent leur positions et chargèrent.

Combien de temps le massacre dura-il ? Comment deux petites armées pouvaient-elle se battre si longtemps ? Avaient-ils reçu les uns et les autres des renforts ? Brasidas avait encore disparu, la peur s’ancra dans le cœur de Kassandra mais elle ne la guida pas. Son capitaine lui avait dit de tenir coûte que coûte alors elle tiendrait. Inconsciemment elle pria Arès et Hadès de retenir le Spartiate sur le champ de bataille et de ne pas l’accepter dans le Tartare.  Autour d’elle à travers la fumée elle ne voyait que des ombres dont elle discernait à peine les contours. Une silhouette se jetait sur elle ? D’un coup de glaive, elle la tuait. La situation devenait incontrôlable, il fallait tuer la tête. Il fallait tuer Deimos.

Ce lâche n’avait pas pris part à la charge. Tel était la conception de la guerre du serpent, il tournait autour de sa proie et quand celle-ci ne prenait plus garde, il frappait. 

Kassandra ne pouvait imaginer pareille philosophie. Elle était une déesse des champs de bataille, partageant la même nourriture que son équipage et les mêmes blessures que ses frères d’armes. Au centre du mur elle n’était qu’un bouclier parmi les autres

Au centre de la bataille, elle menait la victoire. Sa légende et le respect de ses hommes s’étaient gagnés ainsi.

Kassandra devina que Deimos s’était finalement joint à la bataille, discrètement, et avait profité de la mêlée pour semer la mort. Elle se déplaça et disparut dans la fumée. Retenant sa respiration quand celle-ci devenait trop épaisse, elle parvint finalement à dépasser la dernière ligne du culte.

— Où es-tu mon frère ? murmura-t-elle. Charon t’attend désormais depuis trop longtemps, il est temps qu’il ait son dû.

Soudain elle le vit, sur une colline proche.

Deimos se battait. Il se battait contre Brasidas ! 

Kassandra réagit instantanément  et courut de toutes ses forces vers le duel. Brasidas frappait avec fureur et violence de sa lance. Deimos parait sans difficulté ses coups. Éclatant de rire, il passa à l’attaque d’un coup rapide. Il écarta la lance de Brasidas et enchaîna les attaques.

Le sang se mit à perler sur le corps du capitaine. Kassandra était proche, elle pouvait voir le rictus de douleur sur le visage de son amant. 

Brasidas tenta une parade pour reprendre l’avantage mais Deimos le repoussa d’un coup de pied dans le ventre. Brasidas se plia en deux. Deimos le renversa d’un coup de poing. Il s’avança lentement, prenant son temps. Il ramassa la lance de Brasidas qui gisait au sol tentant de reprendre son souffle.

Deimos du sentir la présence de Kassandra car il se retourna et plongea son regard dans celui de sa sœur. Un sourire vicieux apparut sur son visage. Il tendit son bras et transperça Brasidas.

Le coeur de Kassandra éclata. Elle marqua un arrêt dans sa course et tomba à genoux. Ce qu’elle entendit alors alluma un brasier dans ses entrailles : Deimos riait. 

Les mains de Kassandra devinrent des griffes, ses yeux s’illuminèrent et des flammes sortirent par les orbites. Elle ouvrit la bouche pour hurler et c’est le cri d’un animal qui en sortit, ses dents devinrent des crocs. L’humaine qu’elle était disparu alors pour laisser place à une bête assoiffée de sang et sa proie se tenait juste devant elle.

Kassandra se releva et mue par une force nouvelle courut jusqu’à son frère en hurlant. Elle lâcha son bouclier, il était trop lourd, elle jeta son casque il lui bloquait sa vue. Sa cible était proche, elle renifla la peur de Deimos et se jeta sur lui.

Il para facilement le premier coup, évita de justesse le deuxième mais ne put rien faire pour le troisième qui transperça son bras. Il hurla de douleur mais Kassandra ne lui laissa pas le temps de réagir et déjà pivotait sur elle-même pour frapper de son poing le visage de son frère.

Elle enchaîna par un coup de glaive dans le mollet afin de faire s’agenouiller son ennemi. Celui-ci gémit. 

— Ma soeur…tu vas me tuer ?

—Je vais te soigner, je vais arracher le Culte de ton cœur, répondit Kassandra en dominant Alexios.

—Tu ne peux pas le faire, le Culte et mon cœur ne sont qu’un, tu seras toujours faible car tu as choisis la voie des faibles ! cracha-t-il.

— J’ai choisi le chemin de la lumière et de la vérité… Pour ce qui est de ton cœur ne crains rien je vais m’assurer qu’il repose là où il doit être, dans une fosse commune avec le reste de ton misérable corps parmi les tripes et les excréments de ceux qui t’ont suivi.

— Je te refuse l’honneur d’un bûcher, ton nom et ton existence seront oubliés de tous. Le Culte ne sera qu’un mythe dont on ne parlera que pour faire peur aux enfants.

— JAMAIS ENTENDS-TU ? cria Alexios. LE CULTE NE MOURRA JAMAIS. NOTRE CAUSE EST SACRÉE.

— Votre cause est morte quand j’ai tué tous vos chefs et tous vos lieutenants, les uns après les autres espèce d’idiot, cracha Kassandra.

— JE SUIS DESTINÉ À BÂTIR UN MONDE NOUVEAU OÙ LE PEUPLE SE SOUMETTRA À MA PUISSANCE !

— Tu étais le dernier. J’ai choisis pour toi le lieu du champ de bataille, je t’ai acculé afin que tu enchaines les erreurs.

— J’ai tué ton bien-aimé ! cria-t-il.

— Et pour ce dernier acte de cruauté tu t’es condamné à mort tout seul, lui répondit-elle sans faillir.

— NON JE SUIS DEIMOS LA VOIX DE MON ORDRE.

— Cette voix n’a que trop crié, répondit Kassandra.

Elle lui planta son glaive en plein cœur sans hésiter. Il eut un bref sursaut et s’effondra sur lui-même. Perlant aux coins de ses yeux des larmes coulèrent jusqu’au sol. Kassandra cracha sur le corps de son frère avant de se détourner.

Elle courut jusqu’au corps de Brasidas qui agonisait

— Mon amour… mon amour, répéta-t-elle doucement en le prenant dans ses bras.

—Ma…Ma…Kassandra.

— Nous avons gagné, il est mort, tout va bien, dit-elle le visage baigné de larmes.

— Tu…Tu es la… meilleure chose…qu’il me soit arrivée.

— Je t’aime mon amour, je t’en prie ne me laisse pas seule ici.

— Je serais… toujours…ici, répondit Brasidas en frôlant la cuirasse de Kassandra au niveau du cœur. J’ai pris ma décision, je n’ai pas peur…

— Tu iras aux Champs Élysées aux côtés de tous nos héros spartiates, mon amour, murmura Kassandra.

Le regard de Brasidas s’éteignit, il était partit.

Kassandra tourna son visage vers le ciel étoilée et hurla d’un long et puissant cri de désespoir.

Avec la participation de

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