Markarth, Le Royaume inhospitalier

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Lors de mon aventure dans la province de Markarth, appelée la Crevasse, avec Esbern et Delphine pour trouver Havreciel, j’ai découvert une région composée essentiellement d’à-pics et de montagnes escarpées avec peu de végétations. Un royaume assez inhospitalier pour moi. J’ai vite appris, à mes dépends, que cette région est particulièrement hostile aux étrangers car les Parjures y mènent une Guerre Civile particulièrement meurtrière. Ce peuple, natif de la Crevasse est on ne peut plus hostile.

J’ai eu l’occasion de les rencontrer à différentes reprises de par mes déplacement dans La Crevasse. Et ils ont toujours tenté de me tuer. J’en ai même finit par conclure qu’il est tout simplement impossible de se déplacer dans la province de Markarth sans que les Parjures s’en prennent à moi… J’ai même tenté de gagner leur confiance en m’habillant à leur manière, c’est à dire de peu de choses : une simple fourrure et des colliers faits d’os, quelques piques et des plumes mais le résultat fut le même. Je suis curieuse certe, mais l’expérience pour entamer une conversation avec eux s’arrêtera ici.

Il n’est pas très difficile de les repousser lorsqu’ils m’attaquent, cependant ils sont nombreux et attaquent souvent par surprise. La prudence est de mise. Je les considère comme des fanatiques, et c’est à se demander s’ils sont doués de raisons.

En pénétrant dans un de leur repère, j’ai découvert avec stupeur d’étonnante pratique tribale. Le camp était orné de crânes d’animaux, de têtes tranchées et de coeurs encore chauds. Il me semble assez clair qu’ils ne vénèrent pas les Huit (ou les Neufs) ce que je

ne saurait leur reprocher mais je les soupçonne d’adorer quelques Daedras. Je dois dire que j’en sais vraiment peu sur leurs traditions et leurs cultes. J’apprécie cependant leur volonté de vivre de manière plus primitive et en accord avec la nature. Même si je ne saurais pour autant tolérer leurs cultes obscurs, si culte il y a. J’ai pu remarquer également qu’ils ne craignaient pas les harfreuses et semblaient au contraire en être proche. Je n’ai rien contre l’idée de manger le cœur de l’ennemi. Mais je les soupçonne néanmoins davantage de pratiquer des rituels impies ou des sacrifices humains. Ce qui est, de mon point de vue, loin d’être acceptable.

Cela reste des suppositions, ce clan tribal est à éviter en tout cas. Je retiens de ce premier voyage dans La Crevasse que le barbarisme et la cruauté font partie intégrante de la vie ici. Qu’il ne faut pas avoir de pitié pour les rebelles Parjures car ils n’en auront vraisemblablement jamais pour moi. Il me tarde tout de même de revenir visiter un jour la capitale, Markarth, car cette forteresse de pierre que je n’ai vue que de l’extérieur m’intrigue.

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J’ai reçu un message de la part d’un certain Calcelmo, un mage de la cours de Markarth. Il serait un acheteur potentiel pour un arc dwemer trouvé dans une ruine. J’avais eu l’occasion de présenter cette arme à un marchand de Blancherive qui avait indiqué qu’il passerait le mot à différents contacts pour me trouver un acheteur convenable. Il semblerait donc que cet arc ait une certaine valeur. La note que j’ai reçue du mage indique justement que cet objet lui serait utile pour ses recherches. Il est visiblement prêt à m’en donner un très bon prix. Voilà sans doute une bonne occasion pour retourner à Markarth ! La route dans La Crevasse sera semée d’embûches, une vraie aventure en perspective… Mais j’ai toujours eu l’intention de revenir voir la capitale de pierre, c’est donc l’occasion de mêler l’utile à l’agréable.

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Alors que la massive porte de la ville s’ouvrait devant mes yeux ébahis, j’entendis un cri violent en provenance de la place du Marché, à une dizaine de mètres de moi. Je vis une jeune femme tomber à terre, frappée d’un coup de poignard en pleine poitrine. En une fraction de seconde j’avais parcouru la distance me séparant de la scène et mit fin à l’agression en neutralisant le criminel, d’un coup de hache bien net. Il n’aura ainsi pas le temps de faire plus de victimes ! Je culpabilise néanmoins de n’avoir pu réagir plus vite. Il n’est pas dans ma nature d’être lente. Mais il n’est pas non plus d’usage de déambuler en pleine ville l’arc à la main. Surtout pour une visite à but commercial et touristique…

Alors que l’adrénaline retombait lentement, les mots criés par ce fou furieux “Gloire aux Parjures” résonnaient encore dans ma tête. Les gardes prirent vite la situation en main, mais je suis restée particulièrement marquée par ce meurtre commis de sang froid en pleine ville. Décidément les Parjures ne reculent devant rien… Un certain Eltrys qui a discuté rapidement avec moi m’a ensuite fait remarquer qu’un message m’appartenant venait de tomber au sol. En lisant ce dernier j’ai découvert qu’il s’agissait en fait d’un message gribouillé à la hâte, par … lui-même. Il me donnait rendez-vous à l’Autel de Talos.

Je trouve l’approche un peu étonnante et ne comprends pas trop sa démarche. Est-ce ainsi que l’on séduit les femmes dans La Crevasse ? J’ai insisté pour savoir pourquoi il m’a donné ce papier mais Eltrys a fait semblant d’ignorer l’existence d’une telle note. Par Mara, que les hommes sont compliqués ! Peu disposée à rencontrer cet homme étrange, j’ai donc décidé de continuer comme prévu ma route afin de rencontrer ce fameux mage intéressé par mon arc dwemer.

Ainsi, j’ai installé mes affaires à la taverne, écris ces quelques lignes et suis partie en direction du château de Cœur-de-Roche pour rencontrer mon acheteur.

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Au final, je suis particulièrement déçue de ma rencontre avec le mage ! Dès les premiers mots notre conversation a tourné au vinaigre. En effet, le “plus grand spécialiste des Dwemers de tout Tamriel” ne trouvait pas convenable que je le dérange. Ce vieux sénile m’avait écrit une lettre ! S’il avait pris la peine de me laisser parler j’aurais pu décliner mon identité… Certes, il s’est aussitôt excusé de son comportement. Mais cela m’avait déjà bien refroidie, d’autant que l’homme était vraiment peu aimable. J’ai cependant gagné son intérêt en mentionnant l’arc pour lequel j’ai fait autant de chemin.

Et la déception ne s’est pas arrêtée là. Alors qu’il m’avait annoncé me payer l’arc le double de sa valeur, le mage ne déposa sur la table que 190 pièces d’or. Me faire venir jusque dans La Crevasse pour quelques septims, c’est invraisemblable !! Peu diplomate tant la colère s’est mise à gronder en moi, j’ai alors décidé de lui expliquer ma façon de penser. Ce qui bien sûr ne lui a guère plu. Il menaça même de se plaindre au Jarl. J’ai insisté mais Calcelmo n’a rien voulu entendre. J’ai donc jeté son arc si précieux à ses pieds et suis partie en prenant ma maigre bourse sans ajouter un mot. Cet homme m’a offensé, je ne risque pas de l’oublier…

Avant de repartir, j’ai tout de même décidé de faire le tour du Palais. En me perdant dans les couloirs, j’ai dû faire face à un garde qui voulait me faire déguerpir. Pensant que lui aussi voulait me manquer de respect, j’ai commencé à me disputer si violemment avec lui qu’un cri m’a échappé sous le coup de la colère. Ce fameux Thu’um qui en général impressionne la population, a rameuté des agents du Thalmor qui était en pleine réunion dans la pièce dont la porte se tenait juste derrière moi. Porte que le garde semblait en fait vouloir m’empêcher d’ouvrir, pour mon bien…

J’ai passé des heures ensuite à m’expliquer ET m’excuser pour ma conduite. Ce qui me semble quelque peu exagéré ! Du coup, je n’ai pas cherché à faire plus de vague. La présence des agents du Thalmor en ses lieux aurait pu me causer des problèmes. Et mon imprudence aurait pu me coûter bien plus cher…

Pour ce qui est du palais en lui-même, il ne ressemble en rien aux autres. D’une part il n’est constitué que de pierre et d’autre il est construit sous terre… Mais je n’ai malheureusement pas eu le temps d’en voir plus. De toute façon il aurait sans doute mieux fallu ne pas y mettre les pieds.

Heureusement la ville est particulièrement atypique, ce qui m’a fait oublier tant bien que mal l’affront de ce mage. La cité de pierre est à mes yeux absolument extraordinaire. Cette ville creusée à même la roche, dans le flanc de la montagne est une véritable curiosité pour moi ! Certes, je ne m’imagine pas y vivre, il n’y a pas un seul arbre… mais il faut reconnaître un certain charme à cet endroit.

L’Auberge du Sang-d’Argent, où je me suis installée, est creusée au pied d’un piton rocheux au centre de la ville, sur lequel a été construit, une tour de garde, l’Autel de Talos et le Temple de Dibella.

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J’étais en train de savourer un copieux repas à l’Auberge quand j’ai repensé à la note donnée par l’homme sur la place du marché, le matin même. Les disputes, incessantes, de mes hôtes, m’ont finalement convaincues de revenir dans ma chambre pour écrire quelques lignes supplémentaires dans ce journal.

Eltrys a éveillé une certaine curiosité en moi. Je dois avouer que l’idée de rentrer dans un autel dédié à Talos, le fameux dieu-héros du peuple Nordique ne m’inspire pas beaucoup. Mais je ne peux imaginer qu’il ait cherché à me séduire, cela me semble trop bizarre.. Et si tel est le cas il aurait sans doute été plus convenable de le rencontrer pour décliner ses intentions le plus respectueusement possible. Un autre point me semble étrange, il est en effet intriguant d’avoir choisi l’Autel de Talos comme point de rendez-vous. Il n’est en rien romantique. D’autant que le lieu est désert puisque le culte de Talos n’est plus toléré en Bordeciel depuis le Traité de l’Or Blanc, ses adeptes se faisant le plus discrets possible… L’autre possibilité à vouloir m’attirer dans un endroit isolé serait de souhaiter attenter à ma vie…

Consciente du ridicule de ce débat interne j’ai donc décidée de me rendre à l’Autel. De mon point de vue il est toujours primordial de lever les doutes. Certes, je ne veux pas à nouveau attirer sur moi les yeux de quelques agents du Thalmor qui me surveillent sans doute encore, et ma présence dans ce temple serait bien imprudente, mais la curiosité, comme toujours, prend le dessus.

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Je suis donc entrée dans l’Autel m’imaginant qu’il n’y aurait de toute façon personne. Quelle ne fut pas ma surprise de voir, assis sur un banc, le fameux jeune homme du marché. Voilà au moins quatre heures qu’il devait m’attendre… Il s’est approché directement vers moi et m’expliqua sans détour les raisons qui l’ont poussées à me rencontrer.

Eltrys m’a expliqué que les villageois trouvent la situation étrange. Que l’agression a été mise sur le dos des Parjures trop facilement. Et que les gardes ne cherchent pas plus loin. Il semblait assez désemparé, ne sachant plus quoi faire pour préserver la tranquillité de la ville. Il m’a promis également une bonne récompense si je me chargeais de faire avancer l’enquête.

Eltrys m’a par ailleurs confié l’identité du meurtrier. Il s’agirait d’un dénommé Weylin. Cela me sera bien utile pour la suite des recherches. Le meilleur endroit pour apprendre des indiscrétions qui me feraient avancer sur “l’enquête du marché” comme j’aime à l’appeler, est de me rendre à l’Auberge de la ville. C’est d’ailleurs là-bas que résidait Margret. C’est également l’occasion de se rendre dans sa chambre et d’inspecter les lieux.

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Après une nuit de repos bien méritée je me suis réveillée à cause de disputes répétées provenant de la salle commune. Il me semble que mes hôtes ne savent pas ce que tranquillité et quiétude veut dire… Déjà que leur alcool semble être coupé à l’eau, la qualité de cette auberge laisse vraiment à désirer…

Enfin bon, j’ai donc profité de ce réveil matinal pour lire tranquillement le journal de Margret, trouvé dans sa chambre la veille. Agent pour l’Empire, elle s’est introduite auprès de la famille Sang-D’Argent pour en apprendre davantage sur leurs agissements. Ce clan, d’après ses dires et ce que j’ai pu entendre en me promenant dans la ville, a visiblement la mainmise sur toute la Crevasse. Elle parle d’eux comme “un groupe de sympathisants des Sombrages”. Je comprends mieux dans ce cas pourquoi l’Empire a infiltré un espion ici. Décidément, cette guerre civile n’en finit pas de ronger Bordeciel… Margret semblait avoir des doutes sur le fait que la prison soit sûre.

Je dois donc en déduire que l’Empire est inquiet à l’idée d’une rébellion à venir… Eltrys semble avoir raison. La mort de Margret n’est peut être pas tout à fait un hasard comme on voudrait le faire croire. D’autant que j’ai appris de la bouche du Jarl lui même la veille, que les Parjures ne sont pas présents en ville. Ils ne représentent donc une menace que dans la province… Tout cela ne me concerne pas vraiment mais la récompense pécuniaire à la clé pourrait néanmoins m’être utile pour la suite de mon voyage en Bordeciel.

En sortant de la Taverne, j’ai justement rencontré un garde. J’ai essayé d’entamer une discussion. Néanmoins, bien loin d’écouter ce que j’avais à lui dire, celui-ci a tenté de m’intimider pour que j’arrête là mes recherches. Tout cela m’intrigue… Pourquoi les gardes semblent-ils si peu enclins à chercher des réponses ? À l’évidence, ils sont soit fainéants, soit grassement corrompus, mais il est encore trop tôt pour le dire.

Pour prendre un peu de recul sur la situation, j’ai alors décidé de faire le tour de la ville. Après tout, je suis quand même venue ici pour découvrir la fameuse cité érigée au creux de la roche ! Cependant, mon chemin a croisé la route de Mulush gro-Shugurz, un orc en charge de la fonderie de Markarth. Il me semble savoir qu’il a recours à des méthodes violentes pour remettre ses ouvriers dans le droit chemin. Mais ce n’est pas le propos de ma venue. Mais c’est fou comme cette ville est vraiment violente, à tout point de vue… Dans ma conversation avec l’orc je n’ai pu m’empêcher de glisser une question au sujet de Weylin, l’assassin de Margret qui justement travaille à la fonderie.

Il m’a fallu insister un peu, mais le contremaître finit par m’apprendre que ce dernier avait reçu une prime sur son dernier salaire. Ma curiosité reprit aussitôt le dessus, le tourisme attendra. Cette histoire semble avoir été enterrée si vite qu’elle me semble d’autant plus louche, donc d’autant plus intéressante.

Je suis donc allé jeter un rapide coup d’oeil dans la chambre de Weylin. Il s’était installé dans Les Galeries avec d’autres mineurs, un endroit très rudimentaire. Il fut d’autant plus facile d’y trouver une mystérieuse note écrite par un certain “N” qui serait le commanditaire de l’agression sur le marché. D’après ce que j’en ai lu le but recherché serait de “semer la peur dans le coeur des Nordiques”. Comment les gardes ont-ils pu passer à côté de cela ? Cette note est un indice capital, et personne n’a pris la peine de s’en préoccuper ! Sont-ils vraiment qu’une bande d’incapable ou simplement payés pour l’être ?

À ma sortie des lieux, je suis tombée sur un mercenaire (du nom de Dryston) qui tenta de m’intimider. Je pense que l’homme a été envoyé pour effacer les traces. Cependant, par chance – ou malchance, ça dépend du point de vue – il est arrivé trop tard.

Nous entamâmes une discussion musclée qui malgré la carrure imposante de l’homme tourna à mon avantage. En insistant un peu, ma hache à l’appui, j’obtins de sa part une confession sur l’identité de l’homme qui l’a envoyé ici. Il s’agit d’un certain Nepos le Nez-creux, le fameux “N”. J’ai justement appris des informations dans la matinée au sujet de cet homme par le contremaître de la fonderie. Il s’agit d’un vieil intendant au service de la famille Sang-D’Argent.

Cet homme aurait donc envoyé la note à Weylin pour qu’il passe à l’acte et lui aurait également versé une prime. Les preuves sont accablantes et tout prend soudain un sens… Il est évident que Margret avait vu clair dans le jeu des Sang-D’Argent…

Mes conclusions sont les suivantes : Les Sang-D’Argent ont commandité l’assassinat de Margret. Savaient-ils qu’elle était aux ordres de l’Empire ? Quoi qu’il en soit elle devenait trop encombrante pour eux et en faisant accuser les Parjures, le clan s’est dédouané de tout problème. Je comprends également que ma présence à la Taverne des Sang-D’Argent et mes recherches ne sont pas passées inaperçues. Du moins c’est ce que démontrent ce garde et ce mercenaire envoyés pour moi. Visiblement, pour eux, je deviens aussi gênante que Margret.

Il est tard, lorsque j’écris ces quelques lignes. J’ai dû rentrer à l’Auberge du Sang-d’Argent car il semble que c’est le seul endroit où je peux louer une chambre… Je ne sais si c’est leur manque de tolérance envers les étrangers ou le fait que toutes les auberges sont prétendûments toutes remplies qui me met dans cette situation délicate. Plus les heures passent et moins je m’imagine pouvoir passer la nuit dans cette auberge. Je ne peux m’empêcher d’être alerte à tous les mouvements dans le couloir, au moindre craquement sur le plancher. Un simple serviteur me semble être un assassin envoyé pour me réduire au silence.

De toute façon l’impatience gronde en moi, je ne vois qu’une seule solution, aller voir le chef de clan des Sang-D’Argent. Si ces hommes souhaitent la confrontation, grand bien leur fasse, je ne suis pas femme à me dérober face à autant d’affronts !

***

Je ne suis pas passée par quatre chemins pour demander à Thonar Sang-D’Argent s’il était à l’origine des manoeuvres d’intimidation que j’ai subi. Il a admit sans le moindre détour qu’il n’a pas aimé me voir mettre le nez dans ses affaires et qu’il est bien à l’origine de cette intimidation.

À défaut d’apprécier son courage, j’admire au moins la franchise de cet homme. Alors que le ton montait, des hommes pénétrèrent dans les lieux pour s’attaquer à sa femme et ses domestiques. Ils ont été tués sous nos yeux avant que l’on ne puisse réagir. Nous avons finalement repoussé l’attaque, mais trop tard… Les Parjures sont visiblement à l’origine de cette agression.

J’avoue que cela me semble un juste retour de choses et n’entends pas lui exprimer la moindre compassion. Mais cette attaque a eu le don de rendre Thonar prêt pour quelques aveux. Il m’expliqua donc qu’il a fait gracié et enfermé Manalach, le “Roi” des Parjures à la mine de Cidhna. En échange de sa vie sauve, le Roi lui permet de manipuler les Parjures dans l’ombre. Finalement, Thonar reconnaît lui-même qu’il a perdu le contrôle sur Manalach. Et aux vues de l’agression que les Sang-d’Argent viennent de subir, l’homme est maintenant incontrôlable.

Cet homme n’accuse donc pas seulement les Parjures de ses crimes, mais il fait en sorte que ce soit les Parjures qui les perpétuent. Dans ses conditions je comprends qu’Eltrys n’ait jamais trouvé de preuves contre les Sang-D’Argent…

La femme de Thonar étant morte, je pris sur moi pour respecter son deuil, et décida donc de le laisser seul. Mais l’homme me dégoûte au plus haut point.

Il est tard dans la nuit mais n’ayant aucunement l’envie de rentrer à l’Auberge, je décidais de continuer sur ma lancée en allant voir Nepos le Nez-creux. Le fameux intendant des Sang-D’Argent me devait également des comptes.

À peine étais-je entrée dans la maison qu’on me demanda de repartir. J’ignora la servante. Qui était-elle pour me barrer la route ? Nepos m’avoua alors sans scrupule participer lui aussi à cette guerre de l’ombre mais que sa véritable allégeance allait à son “Roi”, Madanach. Voilà qui est intéressant. L’intendant des Sang-D’Argent est donc un Parjure à la solde de Madanach. C’est donc ce fameux “Roi” qui lui aussi souhaitait ma mort. Il est vrai que je n’ai pas eu l’occasion de comprendre l’histoire et les motivations des Parjures.

À ma décharge, mes précédentes rencontres avec ces fanatiques ont plutôt été violentes et peu propices à la discussion. Mais puisque l’homme souhaitait m’expliquer certaines choses, je décidais d’écouter ce qu’il avait à me dire. Discuter avec un Parjure n’est pas commun après tout.

Nepos laissa entendre que l’objectif des Parjures était de reprendre le contrôle des terres de Markarth dont ils sont les véritables natifs. Il me parla d’un Soulèvement mené par les Parjures par le passé durant lequel ils auraient réussi à reprendre le territoire aux Nordiques. Mais Ulfric aurait écrasé la rébellion peu de temps après. Peu d’hommes y aurait survécu.

À la fin de notre discussion, Nepos le Nez-creux fit appel à ses serviteurs pour tenter de me tuer. Le temps de la simple intimidation était visiblement révolu. Je m’étais cependant préparée à cette possibilité assez évidente. Cela n’a pas été difficile de repousser les serviteurs, ses hommes – loin d’être des guerriers – savaient à peine manier une dague. Nepos est donc mort, ainsi que ses sbires. Bien que je ne le cherche pas, les cadavres commencent à s’accumuler derrière moi…

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Je donnais rendez-vous à Eltrys au lieu de notre précédente rencontre, l’autel de Talos, pour lui expliquer la situation mais les gardes m’y attendaient. Ils ont visiblement tué Eltrys. Il semble qu’à Markarth la plus petite personne qui soulève des questions soit tuée sans la moindre forme de procès. Sauf moi, puisque les gardes ont décidé de m’utiliser comme bouc-émissaire en m’inculpant de tous les meurtres récents. Je décida de leur faire face, il était hors de question que je paye pour les crimes de Madanach et des Sang-d’Argent. Les trois gardes succombèrent sous ma hache. L’Autel de Talos a été souillé mais cela ne me préoccupa pas davantage, n’était-il pas un grand guerrier ?

Malheureusement les gardes corrompus avaient déjà fait circuler les accusations sur mon compte. Et le Jarl décida d’envoyer toute la garde à ma poursuite. Ne pouvant décemment pas tuer tous les gardes de la ville – ils ignorent tout de ce complot – j’ai donc été arrêtée pour meurtres et conspiration contre la ville de Markarth. J’ai tenté de clamer mon innocence, en vain. Des témoins “dignes de confiance” m’auraient vu commettre plusieurs meurtres. S’en est tellement ridicule que je ne sais plus comment me défendre. J’ai donc décidé de me rendre, dans l’attente de pouvoir défendre ma cause auprès du Jarl. La situation est cependant critique, il pourrait me condamner à mort…

En attendant mon procès, si procès s’il y a, on me conduit à la mine de Cidnah. La fameuse prison de Markarth où le Roi “Fou” est enfermé, voilà bien ma veine.

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Ma priorité dès mon premier jour de prison a été de me procurer une arme pour me défendre. Je n’ai pas l’habitude de la prison mais il est évident que les ennuis ne font que commencer. Après d’habiles négociations auprès d’autres prisonniers, j’ai mis la main sur un surin et ai décidée de m’occuper du cas Madanach. Un homme comme lui, emprisonné depuis aussi longtemps pourrait avoir des loyaux serviteurs dans la mine… Il me fallait frapper la première avant qu’il n’essaie de nouveau de se débarrasser de moi.

Je comprends bien que de toute façon dans cette histoire, ni l’Empire, ni les Nordiques, ni les Parjures ne sortiront vainqueurs. Il faut que cela cesse, c’est allé beaucoup trop loin, à la fois pour les habitants de la Crevasse qu’ils en soient natifs ou non, et pour moi… De plus ce Roi Parjure envoie ses hommes à l’abattoir uniquement parce que les Sang-D’Argent lui gardent la vie sauve… Quel homme pourrait se regarder dans le miroir après s’être joué de sa propre faction ? N’a-t-il pas, sous les directives de Thonar, dirigé la colère des Parjures contre les ennemis des Sang-D’Argent tout en épargnant ses alliés ?

Aujourd’hui la Crevasse est à feu et à sang, la ville est instable et Madanach ce bras armé, maintenant incontrôlable, s’est rebellé en assassinant la femme de Thonar ? Son propre homme de main, Nepos, agent double au service de Thonar pour mieux servir son Roi Parjure était lui même en proie au doute. Je me souviens encore de ses paroles : “Y a-t-il eu un seul moment où toute cette violence n’a pas assombri nos destinées ?”. Je n’en ai pas finit avec les Sang-D’Argent, certes, mais c’est le moment d’en finir avec ce Roi de l’Ombre.

***

Je me suis donc confrontée à Madanach. Il me fallut pour cela passer par une diplomatie musclée auprès de son chien de garde, Borkul La Bête, un orc plutôt solide. Comprenant que la force ne pouvait être employée face à ce molosse, je finis par prendre l’avantage sur lui en le faisant basculer dans le brasero. L’orc devrait s’en sortir avec quelques brûlures mais au moins j’ai pu m’approcher de Madanach. Le fameux Roi ne semblait pas avoir toute sa tête mais de toute façon je ne comptais pas discuter davantage.

Les deux surins en notre possession limitaient grandement la possibilité d’un combat guerrier. Je ne lui aurait de toute façon pas accordé cet honneur. Étant donné la vieillesse de l’homme et l’ancienneté de son emprisonnement, je fus la première à frapper, d’un coup net et précis. Le Roi Fou n’était plus.

Par chance j’ai découvert un plan d’évasion décrit dans une note que je trouvais dans ses affaires. Voilà qui m’arranga bien, je ne comptais pas moisir ici, et n’avais pas beaucoup d’idées pour me sortir de cette situation. Je me suis donc faufilée dans le tunnel décrit sur la note, sans la moindre hésitation. L’endroit était particulièrement sinistre, quelques araignées m’y attendaient mais rien d’insurmontable. Il était écrit que le tunnel me ramènerait à la ville, et ce fut, par chance, exactement le cas.

Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir à ma sortie Thonar Sang-D’Argent, lui même. Suis-je si prévisible ? L’adrénaline des événements précédents aidant, ainsi que le manque de sommeil, j’étais à deux doigts de me jeter sur lui pour régler la seconde partie du problème. Je serrai dans ma main plus fort mon surin mais l’homme ne sembla pas chercher la confrontation mais voulait au contraire, discuter.

Il semblerait que le meurtre de Madanach dans la prison ait bien arrangé la famille Sang-D’Argent et le chef de clan m’est reconnaissant de lui avoir ôté cette épine du pied. Sans rire ? Pense-t-il vraiment que je lui ai rendu service volontairement ? En tout cas il a parlé au Jarl et je suis libre. Mon dieu… que Markarth me dégoûte. Il a donc fallu que je perpétue un meurtre pour être graciée des meurtres précédents ? Que je m’échappe de la prison pour en être libérée ?

Sous le choc, j’ai quand même décidé de mettre les choses au clair : c’est Thonar lui même qui a fait assassiner Eltrys, envoyé les gardes contre moi et mise en prison. Comment osait-il me remercier de la mort de Madanach ? L’homme me donna davantage d’or pour me faire taire. J’irais le donner à la famille de la veuve… Je ne vois pas quoi faire d’autres à ce stade sans repartir directement en prison…

Il sera bien temps de m’occuper des Sang-D’Argent par la suite.

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Je suis arrivée à Folpertuis, un petit village à l’extérieur de la ville, pour m’y reposer. L’idée même de dormir un soir de plus à l’Auberge des Sang-D’Argent me répugne…

J’ai dû pourtant faire face à une rencontre que j’essayais justement d’éviter. À mon arrivée, le chef du village, Ainethach, était en discussion avec des mercenaires du clan des … Sang-D’Argent. Visiblement les hommes de mains de Thanor avaient débarrassé la mine, dont Ainethach était le propriétaire, des parjures mais il demandait en échange que l’homme vende sa mine au profit du clan des Sang-D’Argent. Comme si cet affront ne suffisait pas, dans l’attente de son accord, ils ont décidé de bloquer la mine et ont fait comprendre que personne ne pourrait y travailler jusqu’à ce que ce qu’Ainethach ne la vende. C’était d’autant plus inadmissible qu’il était évident, au vu des événements précédents, que Thanor Sang-D’Argent avait manipulé les Parjures pour attaquer au préalable cette mine et en provoquer la vente.

La mort de Madanach aura au moins pour effet d’éviter ce genre de situation à l’avenir… Pour autant, je ne laisserais pas cela passer ! Ainethach l’a d’ailleurs très bien compris lui aussi. Il me fait d’ailleurs comprendre que la ville est particulièrement difficile pour les hommes comme lui, natifs de la Crevasse, puisque les Nordiques le prennent pour un allié des Parjures. Et que les Parjures le prennent pour un allié des Nordiques.

Il me faut cependant du repos. Je réglerais ce nouveau problème demain.

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Je suis donc partie à la mine de Sanuarach pour persuader Altar, le chef mercenaire des Sang-D’Argent de quitter les lieux. J’avais dans l’optique de rester diplomate (autant que faire se peut) mais je n’ai pas sû garder mon sang-froid très longtemps devant l’arrogance de cet homme. Je lui ai donc fait comprendre que je souhaitais le tuer, lui et sa troupe de mercenaires.

Il était évident que mes précédentes tentatives de discussion à Markarth ont été inefficaces. Autant aller droit au but cette fois. D’une part parce que ces mercenaires n’avaient pas la qualification pour négocier quoi que ce soit – parler aurait donc été une perte de temps – et d’autre part ils seraient revenus dès mon départ. Après m’être débarrassée d’eux, je suis donc retournée voir Ainethach pour l’informer de la mort des mercenaires. Mais il pense qu’il y aura de nouveaux problèmes sous peu. Il était néanmoins soulagé de pouvoir reprendre ses activités.

J’ai l’impression d’avoir pu faire avancer un peu les choses pour la population de la Crevasse mais je reste consciente que ce n’est que peu de choses et que la situation est toujours instable.

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Après une nuit de réflexion intense, je suis finalement partie dire à Thonar m’a façon de penser suite aux événements de Folpertuis. Il a fait semblant de ne pas comprendre… Quel affront ! Le ton est monté, et devant mon agressivité Thonar craignant sans doute pour sa vie à fait venir la garde qui a voulu – de nouveau – m’inculper pour meurtre et conspiration contre la ville de Markarth. Sans rire…

Je leur ai rappelé que les précédentes charges pesant contre moi appartenaient au passé. Et que l’affaire était close. Mais ils ont surenchéri en m’indiquant que plusieurs témoins oculaires m’accusent de meurtres et que mon comportement serait devenu trop suspect. J’ai compris qu’une fois de plus Thanor avait payé la garde pour la retourner contre moi… Ma fierté touchée, j’ai refusé de me rendre. J’ai donc décidé de fuir le plus loin possible de Markarth, consciente que je serais à jamais bannie de la Crevasse. Un lieu où je n’aurais finalement jamais dû me rendre !

Note : J’ai dû planter une flèche dans le genou d’un garde qui m’a pris en chasse à l’extérieur de la ville.

À ce jour je ne vois plus comment agir pour aider les Crevassais. Ma situation là-bas est devenue trop compliquée et je ne souhaite pas finir ma vie en prison comme Madanach. Voire même être condamnée à mort suite à un procès bâclé dont les témoins auraient tous été achetés par les Sang-D’Argent. C’est sans regret que je décide donc de tourner le dos à ce territoire, en prise avec ses propres démons, sous l’influence d’un Jarl inactif et d’un clan nordique Sang-D’Argent despotique. Quant à mon avis sur les Parjures, il est indécis. Sont-ils les “fous de la Crevasse” ou les vrais Crevassais ? J’ai tué leur “Roi” il est vrai… mais je comprends que leur histoire est complexe et que je n’en ai vu que la surface. Malheureusement leur agressivité “mortelle” m’empêche d’en apprendre d’avantage.

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Missive Urgente

Jarl Ingmund,

L’heure est grave et cette missive doit être traitée au plus vite. Je vous avais demandé la libération d’une dénommée Aëla pensant, en tout bonne foi, qu’elle avait été condamné à tort. Ma honte n’en est que plus grande de revenir sur mes propos ce jour mais il en va de mon honneur que la situation soit éclaircie. Il s’avère qu’en plus des crimes qu’elle aurait effectivement commis – j’ai d’ailleurs pour appuyer mon propos pris soin de consigner les témoignages de différents témoins dignes de confiance – cette elfe serait un assassin à la solde du service de renseignement sombrage.

Il a été porté jusqu’à mes oreilles qu’elle aurait tenté de retourner les faits accablants dont elle est l’objet, contre moi. Ses allégations sont fausses et ses dires ne seront être pris au sérieux. Sa malhonnêteté et sa vilenie sont désormais révélées au grand jour et je m’en sens tout à fait soulagé.  

Des magistrats et témoins, que j’aurais le plaisir de vous faire rencontrer, pourront témoigner des différents agissements condamnables dont elle est à l’origine et que je souhaite donc porter le plus rapidement à votre connaissance : meurtres et conspirations contre la ville de Markarth. Qui plus il est une chose plus accablante encore, qui pourrait intéresser Ondolemar, notre haut représentant du Thalmor, que ladite elfe a été plusieurs fois aperçu à l’Autel de Talos.

Je vous joins de ce fait un avis de recherche déjà rédigé par mon intendant pour une communication rapide de votre Capitaine de la Garde auprès de notre population aimante.

De la main de Thonar Sang-D’Argent en personne, le 11 de Soufflegivre.

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Avis de recherche

Peuple de La Crevasse, la personne nommée Aëla, est recherchée pour meurtres et conspiration contre la ville de Markarth. Pour abus de confiance, vol à la tire, cambriolage, complot en vue de commettre un meurtre. Ainsi que pour diffamation, hérésie, perfidie et insolence.

Description : porte une cape grise qui dissimule son apparence. Bosmer de sexe féminin. Mesure entre cinq et six pieds. Corpulence normale. Couleur des yeux et des cheveux bruns.

Si vous avez eu des contacts avec cette personne, allez de ce pas prévenir les autorités. Si vous l’apercevez, donnez l’alerte sans attendre. Tout citoyen détenteur d’une information aboutissant à sa capture obtiendra une récompense.

Publié sous l’autorité du Jarl Igmund et des magistrats de la région de Markarth, signé par le Capitaine de la Garde.

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