Chapitre 1 : Feu et fantasme.
Elle en avait marre, son état habituel était une légère bouderie voire une frustration latente. Chose plutôt normale quand, premièrement on est la personne la plus maline parmi le tas de débiles qui l’entourait. Et deuxièmement quand finalement votre seul but dans la vie est de servir de service postal grec. Mais ce qui l’ennuyait plus que d’habitude c’était qu’une fois encore malgré son intelligence supérieure, elle était ENCORE tombée dans un piège.
Ce piège se révélait être une charmante étable plutôt bien fichue, visiblement appartenant à un paysan pas trop pauvre. Mais il y avait, léger détail, une DEMI-DOUZAINE DE SOLDAT VOULANT LA TUER ! À la limite une tentative de meurtre pour elle ce n’était rien d’autre qu’un jeudi banal… mais il fallait… que l’étable… SOIT EN FEU. Bénis soit Ares, ces idiots avaient eu la bonne idée d’attaquer soit chacun son tour, soit en annonçant son coup digne d’un débutant.
— Kassandra ma fille, va falloir être digne de ton entraînement, se dit-elle pour se motiver.
Deux idiots se ruèrent sur elle en grognant, sûrement pour imiter une bête sauvage, mais ressemblant finalement plus à un ivrogne sortant de la taverne. Évitant facilement le premier et parant l’attaque du deuxième, elle réussit à frapper à la gorge son adversaire le plus proche. Celui-ci lui adressa un regard choqué et s’effondra dans un gargouillement. Mue par son instinct et par un sens de la vantardise, Kassandra para le coup d’épée dans son dos sans regarder son adversaire. En se retournant elle lui envoya le talon de son pied droit dans ce qui fait la fierté de tout homme et lui décocha un coup de poing droit dans la gorge. Soudain elle fut projetée au sol par un de ces crétins qui tenta de la frapper avec une masse.
— Ben oui mon con tu me plaque au sol et tu essaie de m’assommer alors que t’as plus moyen de prendre de l’élan, encore un peu sonné elle repoussa tant bien que mal son ennemi, en se relevant au milieu des flammes elle refit face à la troupe de débiles.
Soudain, un hurlement sauvage la fit sursauter, une masse sombre fonça sur l’un de ses adversaires et l’envoya valser à travers la pièce, un reflet brillant scintilla et les têtes des deux hommes non loin roulèrent au sol. Kassandra profita du chaos pour engager le combat de nouveau et attaqua les survivants. Quelques instants plus tard, un mur de l’étable se brisa sous la force du lancer de… mercenaire. Kassandra sortit côte-à-côte de sa précieuse aide et regarda l’étable s’effondrer sur elle-même.
— Tu te bats bien, dit l’homme à ses côtés.
Kassandra le détailla et sentit sa mâchoire s’affaisser. MAIS QUEL HOMME ! Il était grand, un air sauvage sur le visage, ses bras étaient taillés sur le même modèle que les demi-dieux du peu qu’elle pouvait voir il remplissait facilement son armure. Tout chez cet homme inspirait une érotique sauvagerie.
— Tu aimes ce que tu vois, se moqua gentiment l’homme.
AH MAIS QUELLE VOIX, grave, rocailleuse…
— Euh… Oui enfin pourquoi pas enfin… JE M’APELLE KASSANDRA.
Il sourit et lui tendit son bras pour la saluer.
— Je suis Brasidas.